Il aimait à s’attarder sur les quais déserts pendant que la bonne société passait en carrosse pour se rendre au théâtre ou à l’opéra. C’était un défilé de soieries et de rubans arrachés au cadre d’une fenêtre mouvante, un instant de poésie.
Ne pas fermer les yeux. Ne pas céder au sommeil. Il fut un temps où il n’avait pas la moindre appréhension à l’heure du coucher. Que redouter lorsqu’on avait la faculté de façonner ses rêves selon ses désirs ?
Timothée se damnerait pour pouvoir empoigner publiquement la paire de fesse qu’il avait juste sous les yeux, qu’il commençait à bien connaître et qu’il ne pouvait atteindre.
– T’as demandé du beau gosse charismatique ? lança-t-il d’une voix aguicheuse.
– Ouais, pourquoi, t’en as trouvé un ? rétorqua le guitariste.
Jaden commença à tâter fébrilement ses poches à la recherche de ses cigarettes, avant de se souvenir qu’il n’en avait plus. Il jura, puis sursauta lorsqu’un bip strident, comme un encéphalogramme fou, retentit soudain. Il connaissait ce son. Sa montre était en train de sonner.
La suite de l’histoire approfondira la dimension SF du livre, on parlera des montres et de tous les secrets qu’elles dissimulent. Je promets du sexe, du scandale, des retournements de situation et un happy end (pas pour tout le monde, n’exagérons rien).
C’était l’été 2019, je luttais contre la dépression et pour me motiver à sortir de mon apathie, je trompais ma conscience avec France Culture aux oreilles. Avec un titre comme « Le roman de vivre à deux hommes », mon esprit de fujoshi ne pouvait résister. J’ai eu une épiphanie.