Pourquoi écrire du Yaoi ?

Je n’oublierai jamais la première édition de la Y/CON pour tellement de raisons que je serai probablement morte de vieillesse avant d’avoir eu l’occasion de les lister toutes.

Premièrement, c’était la première convention dédiée à l’homo-romance. Deuxièmement, elle se passait à Lyon, pour une fois la province mettait Paris K.O (même si ça n’a pas duré). Troisièmement, c’était à bord d’une péniche. Oui, ma gueule, une PÉNICHE, tu as bien lu.

Photo by Brodie Vissers from Burst

C’était comme partir en croisière, avec des gens que tu connais pas mais avec qui tu te sens en sécurité parce qu’ils sont aussi chelous que toi, destination : inconnue. Personne n’avait tenté le coup avant.

Dans un climat où, disons-le, proclamer qu’on lisait du yaoi revenait à crier au monde qu’on était un pervers monomaniaque, cette péniche, c’était l’arche de Noé. Un étalage des créations les plus diverses que seul un œil exercé pouvait apprécier. Pour un civil, c’était l’antre de la débauche. Ma mère en aurait fait une crise cardiaque. J’étais à la maison.

Mais quid de la question, me direz-vous ? Pourquoi écrire du yaoi ?

Il est commun, dans une dissertation, de commencer par citer un grand auteur, histoire de se donner du crédit. Je citerai donc l’intervention de Claude Neix aka Cristina Rodriguez qui fut interviewée lors de cette fameuse Y/Con et qui répondit à peu près ainsi : « par pure perversion ».

Un de ceux que j’ai lu.

A ce moment-là, la jeune pousse de yaoiste en moi tomba éperdument amoureuse de cette autrice, bien que j’avoue, à ma grande honte, n’avoir pas lu beaucoup de ses livres. Mais à cet instant, sur cette scène, elle m’avait conquise avec son élégance et son esprit et je me suis dit que je voulais être elle, bien que la place fût déjà prise. Et deux Y/Con plus tard, j’étais sur un stand avec deux livres.

Il serait purement mensonger de déclarer ne pas me reconnaître dans cette réponse mais l’adolescence passée et les hormones calmées, je me rends compte que ce n’est pas la seule raison.

D’abord j’écris du yaoi parce que si je dessinais une scène de c**, on pourrait confondre ma production avec un test de Rorschach. Vous savez, les tâches d’encre qu’il faut interpréter ?

Ensuite, parce que j’aime les histoires d’amour mais les personnages féminins sont rarement à la hauteur de mes exigences en termes de badassitude. Anna Marie Sue de Cinquante Nuances de Gray, vraiment ? Porte tes couilles ma grande ! Si c’était elle qui magnait le fouet, j’aurais pu dépasser la page 40.

Enfin, parce que dans une relation de même sexe, les rapports de domination ne sont pas genrés (voire plus haut) et ça me fait du bien. Je vais pas vous chanter le couplet de l’oppression de la femme, mais vous l’avez en tête, hein ?

Cela dit, et heureusement, les mentalités évoluent ainsi que les productions culturelles mais reconnaissons que c’est en partie grâce aux mouvements LGBTQ+ (pardonnez-moi si j’ai oublié des lettres). Je profite donc de cet article pour remercier les membres de la communauté gay de nourrir mes fantasmes. Restez fabuleux !

Un mignon petit avatar en chibi de moi par la divine Poncho ! Ne suis-je pas adorable en avatar ?
With love,
I.H.

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