Jemal, porte tes fringues au moins trois cases de suite ! Léonard, porte tes couilles ! Et pourquoi t’as la tête de Akihito Takaba sur cette page ? Que fout cette panthère ici ? Hé les gars du staff sortez-moi le gros chat il s’est barré du photoshot de Totally Captivated ! Sultan, auriez-vous l’amabilité d’enfoncer, en toute amitié, le manche de ce fouet dans le fondement de Nikolas ?
Telles furent les considérations qui m’assaillirent à la lecture de Black Sun de Ogasawara Uki. Les convulsions qui me secouent rendent l’analyse froide impossible. Définissons la bestiole en quatre mots (mot mot mot mot) : fantaisie arabe approximativement historique. Si j’en crois mon détecteur de clichés, on a affaire à un genre plutôt dangereux. Voyons ce qu’il nous indique :
1) Captivité
2) Possessivité
3) Volupté bestiale
Sans surprise, tiercé gagnant pour Black Sun qui nous raconte la captivité de Léonard, jeune chevalier croisé, devenu tribut de guerre et esclave sexuel du général ottoman Jemal, sexy hot beau gosse à la libido inhumaine à la fois possessif et dépravé. Tout le manga repose sur le dilemme intérieur de Léonard que l’on peut schématiser comme suis : « je n’aime pas me faire prendre par Jemal, alors que je me répands toutes les trois pages, c’est contre mes vœux de chevalier et en plus c’est mon ennemi mais bizarrement c’est tout le contraire de la haine que j’éprouve pour lui ». Léonard acceptera-t-il ses sentiments ? Le suspense est insoutenable (sarcasme).
A la limite, on peut fermer les yeux sur le manque d’originalité du scénario puisqu’en toute honnêteté le critère ne prime malheureusement pas dans le yaoi. Cependant, même en changeant de grille de lecture, Black Sun ne marque pas masse de point. Léonard qui est le personnage principal est tellement fade qu’une fois passée la première partie du tome 1 on a complètement oublié qu’on voit l’histoire par ses yeux (et peut-être que l’auteure aussi). Ce qui est dommage parce que sa personnalité guerrière et combative du début qui lui donnait un peu de piquant devient une espèce d’entêtement belliqueux à sens unique qui donne envie de lui mettre une mandale. Quant à Jemal, son côté grand fauve couillu, audacieux, tenace, fougueux, courageux et patient au grand cœur – y’a-t-il une qualité qu’il ne possède pas ? – le rendrait presque sympathique s’il n’était pas complètement détraqué du slip. Tout ce qui a une plastique potable y passe et pour lui tout est prétexte à dégainer (avec ou sans les mains).
Si vous avez tout de même l’intention de jeter huit euros par la fenêtre envoyez les plutôt sur mon compte paypal ou prenez le temps de lire ce résumé de Black Sun sous la forme d’un sonnet de ma conception :
Soleil Noir
Jemal, ténébreux et insolent guerrier
Prend la forteresse qu’occupaient les croisés
Et Léonard avec, qu’il trouve fort joli
Dans l’intention de l’abuser à l’envie.
La nuit, sous la tente, il sait le consoler
De l’humiliation de sa captivité,
Même chose au palais, où les tapis, les lits,
Voient sans arrêt gémir le chevalier ravi.
Est-ce amour ou désir ? Ou plaisir masochiste ?
Son corps est douloureux des étreintes du loup
Et pourtant Léonard toujours reste debout,
Pense-t-il à son bourreau : ses yeux se font tristes,
C’est qu’il désirerait se conduire en preux
Mais de son ennemi il ne voit que la queue.
I.H.
2 Responses
MDR
Ce sonnet est fort!
j’avoue mon crime, je fais partie de celles qui ont dilapidé 16 euros dans les 2 tomes.
Mais c’était uniquement pour la beauté du crayonné et la scènes smexy à souhait. Je le reconnais, si j’ai eu une pointe d’intérêt pour le scénar au début, c’est surtout son goût acidulé qui m’a poussé à acheter cet « oeuvre » qui entre nous, ne vole pas au dessus de la ceinture.
Un grand merci, ça a été dur de dompter ce fauve d’alexandrin ! Vraiment, la lecture de Black Sun a éveillé quelque chose en moi, je me devais d’agir en conséquence… Au fond, c’est pas le pire des Yaoi du bas du panier mais cette inconsistance totale dans le traitement du sujet m’a ému, vraiment, pas en bien cela dit >_< Mon libraire a eu la bonté de le reprendre, je lui en suis gré. Après, je ne juge pas, on a tous un placard à daube qu'on regarde avec commisération et qu'on tente de refourguer aux nouvelles venues dans le monde du Yaoi. Le tout c'est d'assumer, y'a des jours où on a juste besoin que ça dégouline de partout xD