Bien que tragique, ce confinement est l’opportunité pour certains d’entre nous de reprendre ou de débuter des projets d’écriture. C’est sans prétention que je vous livre mes outils d’écriture.

1) Varier son vocabulaire en utilisant un dictionnaire des synonymes.

Astuce de base probablement rabâchée par la prof de français depuis le collège. Le dictionnaire des synonymes permet d’éviter les répétitions, d’apporter des nuances à ses propos et d’enrichir son lexique.

J’utilise ce dictionnaire en ligne car il classe les occurrences du sens le plus proche au sens le plus éloigné du mot que l’on recherche.

http://crisco.unicaen.fr/des/

2) Utiliser un dictionnaire des couleurs.

Marre d’utiliser les basiques bleu, rouge, vert, blanc et leurs association type « bleu-vert » ? Entrez dans un monde indigo, lie de vin, absinthe et hâve autrement plus stylé. Ce dictionnaire vous offre un nuancier pour vous permettre de choisir la couleur que vous avez en tête.

http://pourpre.com/fr/dictionnaire/fields

3) Varier les verbes de parole.

Parce qu’on a vite fait le tour de « dit-elle », « fit-il » et « demanda-t-on », il est nécessaire de connaître une panoplie plus large de verbes afin de rendre au mieux les émotions des personnages lors de leur prise de parole.

https://www.espacefrancais.com/les-verbes-de-parole/#La-liste-des-verbes-de-parole

NB : Ce conseil n’est pas approuvé par Stephen King qui privilégie le verbe « dire », plus authentique.

https://www.babelio.com/livres/King-Ecriture–Memoires-dun-metier/12274

4) Jouer avec les figures de style.

Tu en as mangé au brevet, tu en as mangé au bac et tu vas encore te les taper longtemps si l’écriture est ton truc… Attention toutefois à les magner avec précaution, trop de figures de style, assassine une narration. Pas de figure de style et c’est un rapport de médecin-légiste.

https://www.espacefrancais.com/les-figures-de-style/

Une de mes figures préférées : le vers blanc

Pour les stylisticiens en herbe, sachez qu’il existe une infinité de procédés littéraires qui ne sont pas compilés dans ce lien. Je pense, notamment, au « vers blanc » qui consiste à cacher des vers dans la prose. Cela permet de créer un rythme particulier qui peut, entre autre, rendre compte des émotions d’un personnage. En exemple, un extrait du tome 2 de L’Heureux élu, vraiment ? où j’ai dissimulé des alexandrins dans la narration:

« Que ce son cesse enfin, que Marty lui revienne !

Un cri impétueux réclamait sa présence.

 Il voulait emmêler la chaleur de leurs flancs, 

joindre leurs peaux ensembles et puis fondre avec lui.

Par quoi commencer quand il l’aurait contre lui ? »

https://ilhem-h.fr/produit/lheureux-elu-vraiment-2/

5) Éviter les associations de termes clichés.

Souvent, il y a des mots qu’on ne peut pas s’empêcher d’utiliser ensemble et ces associations faciles sont des réflexes qu’il faut désapprendre. Lors de mon premier cours d’écriture, mon professeur nous a lu la « mise en bouche » du Dictionnaire des clichés littéraires, d’Hervé Laroche et nous a demandé ce qui n’allait pas dans ce texte. Au début, rien ne nous avait surpris et pourtant, ce texte était une compilation de clichés. Les clichés ne sont pas le mal mais un auteur qui sait les détecter et les contourner/détourner aura une vraie démarche littéraire. En guise d’exemple, un extrait de ce dictionnaire intelligent et plein d’humour :

« séduction : trois phrases :1) déployer ; 2) exercer ; 3) faire succomber. Était-ce pour ce maigre résultat qu’il avait déployé tant de séduction ? Succomber à la séduction des clichés. »

Exercice :

Pour finir, un petit jeu : reconstitue les expressions clichées en associant le mot de la liste 1 à son âme sœur de la liste 2.

Liste 1 Liste 2
longue démesuré.e
facilité endurci.e
orgueil litanie
vision profond.e
célibataire déconcertant.e
ennui fugace
Un mignon petit avatar en chibi de moi par la divine Poncho ! Ne suis-je pas adorable en avatar ?
With love,
Ilhem H

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